je regardais par la fenêtre fermée.
J’avais le goût de partir.
Il me manquait la saveur du large.
Le vent ne pénètre jamais la matière cristalline.
Mes pensées ne savaient pas encore l’adulte
et la dureté des hommes.
Désespéré devant mon irréparable naissance,
mon ombre noircissait le chemin vivant.
Poète maudit, je m’évadais par la porte.....entrouverte.
Mais, l’ombre de mon corps fragile
prenait quelque retard,
me tirait en arrière.
Je tendais mon esprit
vers un autre lieu,
mais je restais là.
J’avais peur.
Mes préjugés futiles faisaient en sorte
que les hommes
ne devaient pas compter
sur ma venue.
N’étais-je destiné qu’à moi-même ?
Pierre Rousseau, Les fillettes du roi, Guérin Éditeur, 1998.
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