dimanche 25 octobre 2020

Écrire Montréal - Idées et pensées

Dans Écrire Montréal (Pierre Rousseau, 2002):

  • Derrière la place Royale, deux hommes attendent l’autobus. L’un parle, l’autre regarde ailleurs, tapote son crâne chauve avec un journal roulé serré. Il n’écoute pas.

  • Juste six gestes et je me retrouve à Montréal. J’entends du jazz, cette musique de ville. Si les trottoirs  jouaient de la musique, ce serait du jazz, en effet.

  • Celui qui court dans la ville n’est pas suspect, pourvu qu’il porte des joggings.

  • Du haut des airs, les trottoirs font cette écriture cunéiforme propice aux secrets archaïques.

  • L’histoire de Montréal est obsolète, elle est venue trop tard.

  • J’ai vu les souliers du frère André, ce québécois thaumaturge, à sa Place, angle Phillips et René-Lévesque. Des souliers luisants, frais cirés par les doigts et  peut-être par les bouches. Il y  a encore de fervents admirateurs et de ferventes admiratrices. Autour, les éboueurs ponctuels vident les poubelles, comme si de rien n’était. Rien n’est d’ailleurs, sinon les clameurs des pistons et les ronflements des gaz expulsés asphyxiant la vie extra-utérine.

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