Dans Écrire Montréal (Pierre Rousseau, 2002):
Le mur
Il y a là
un mur défensif.
Un bastion imprenable.
Un rempart contre
la condition humaine.
Ici, pas d'odeurs
sauf celle de la ville
les gaz d'échappement.
Derrière, des personnes
se reposent.
À l'abri.
À l'ombre.
Tranquilles.
Des gens qui se cachent.
Comme d'habitude,
ni vues,
ni connues.
Elles n'ont pas de couleurs,
des fleurs grises
qu'on ne remarque pas
sur le ciment meurtri.
Parfois, on entend
le bruit d'une bouteille
qu'on lance
Et qui rejoint les autres
vides
dans un tas désordonné.
L'immatériel est aussi ici
dans les reflets
dorés
ou verts
du verre.
Je pense à leurs yeux qui n'ont
que des lueurs grises
grises comme les pierres
les pierres à aiguiser les malheurs.
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