Le 3 avril 1965, j'écrivais dans mon journal:
Rue Sainte-Catherine. Acheté Bob Morane «Terreur à la Manicouagan» (Fête). Écrit histoire Dick Grissom.
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PUBLIREPORTAGE
Le soleil, 1896- (Québec), 16 novembre 2003, Cahier 1, page 8.
Hommage à Dimitri Kasan (20 mars 1921 - 8 décembre 2002) :
L'homme qui a donné aux jeunes du Québec le goût de la lecture avec Bob Morane
(...)
Bob Morane è la Manicouagan
Mais en invitant Henri Vernes au Québec, Dimitri Kasan avait un autre projet en tête. Et c’est là un bel héritage qu’il a laissé non seulement aux jeunes, mais à toute la population du Québec. Il voulut que ce voyage du créateur de Bob Morane soit aussi et surtout l’occasion pour lui d’explorer l’immense territoire québécois, pour y puiser l’inspiration nécessaire à l’élaboration d’une nouvelle aventure.
Dans la correspondance que s’échangeaient les deux hommes pour la préparation du séjour d’Henri Vernes au Québec, Monsieur Kasan s’adressait ainsi au célèbre romancier: «Je crois que cette expérience sera inoubliable dans votre vie et vous permettra d’élaborer une aventure digne de vous, que je souhaite vous voir dédier à la province de Québec. » Le souhait de Kasan fut donc émis très clairement. Et lui, que rien n’arrêtait, digne du Bob Morane qu’il représentait, fit les démarches nécessaires pour qu’un voyage soit organisé... à la Manicouagan! C’est donc avec fierté qu’il accompagna Henri Vernes en ces lieux situés aux confins du Québec. Les deux hommes furent les hôtes du ministère des Richesses naturelles et d’Hydro-Québec. On leur fit visiter avec empressement les chantiers énormes où des bâtisseurs travaillaient nuit et jour à la construction de gigantesques barrages hydroélectriques, les plus impressionnants au monde selon certains, dans un décor sauvage et hostile.
Dimitri Kasan gagna son pari: l’environnement singulier de la Manicouagan, cet univers insolite qu’il présenta à Henri Vernes, plut effectivement à l’auteur et l’inspira à un point tel qu’il nous rendit visite un an plus tard pour nous présenter la toute nouvelle aventure de Bob Morane... Terreur à la Manicouagan! Le lancement du livre eut lieu au siège social... d’Hydro-Québec. La préface rendait hommage à la Commission hydroélectrique du Québec, à ses pionniers de Manic 2 et 5, ainsi qu’à la province de Québec.
UN LIVRE EN HÉRITAGE
Douze millions de lecteurs à travers le monde ont lu ce livre qui évoque la beauté des paysages québécois et met à l’honneur les milliers de bâtisseurs qui domptèrent «la pierre et les torrents» pour que «la puissance d’un pays en plein renouvellement, en plein devenir», jaillisse! C’est grâce à Dimitri Kasan, ce « géant de six pieds cinq pouces», qu’aujourd’hui encore le roman Terreur à la Manicouagan parcourt le monde, comme le héros dont il raconte les aventures. On imagine la joie et la fierté de Madame Kasan, qui fut la confidente et la conseillère de son époux durant toutes ces années où il travailla de l’aurore à la tombée du jour. Tel ce Bob Morane qui a donné aux jeunes d’ici le goût de la lecture, vous avez, Dimitri Kasan, répondu à l’appel de l’aventure. À l’image des pionniers de la Manicouagan qui ont un jour pris le risque de tout quitter pour bâtir quelque chose de merveilleux dans un pays où tant de choses restaient à faire, vous avez montré l’exemple du travail bien fait, d’une mission parfaitement accomplie. Pour tout cela, nous vous disons bravo et merci, Monsieur Kasan!
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Extrait de:
L’épopée des Éditions Marabout au Québec (1951-1973)
par Jacques Hellemans
Volume 59, Number 4, October–December 2013
[...] Notons particulièrement le passage d’Henri Vernes à Québec le jeudi 9 avril où il passe à l’émission Panorama. Le lendemain, à l’occasion du passage de l’écrivain belge, le maire Wilfrid Hamel donne une réception à l’hôtel de ville. Les jeunes Québécois peuvent à leur tour rencontrer l’auteur le samedi 11 avril à l’Institut canadien et au Collège des Jésuites. On y projette, pour l’occasion, le nouveau film Le club des longs couteaux, première aventure filmée de Bob Morane. Henri Vernes déclare être venu au Canada pour découvrir le cadre d’une nouvelle aventure de son héros : « Ça se passera aux barrages de la Manicouagan », dit-il. Quelques jours plus tard, accompagné de Dimitri Kasan et du journaliste Léon Bernard, Henri Vernes décolle à bord d’un avion de Québécair pour visiter les barrages de la Manicouagan. Un hélicoptère conduit ensuite l’écrivain belge dans le Grand Nord, où il rencontre des Amérindiens et des chasseurs de fourrures.
Un an plus tard, Henri Vernes est de retour au Québec. Il vient présenter son dernier roman, Terreur à la Manicouagan, une aventure qui se passe dans le nord du Québec ainsi qu’à Montréal. La trame du roman se résume à la conspiration d’une obscure puissance étrangère qui désire s’emparer de l’hégémonie mondiale, ce qui suppose la destruction de Manic-5, le désormais fameux barrage, et, par là même, le Québec. Les 10 millions de lecteurs du célèbre romancier découvrent alors un des barrages les plus impressionnants au monde grâce aux descriptions contenues dans le numéro 294 de la collection Marabout Junior, préfacé par l’auteur en hommage à Hydro-Québec, aux 6 000 bâtisseurs, pionniers modernes de la Manic, ainsi qu’à la province de Québec. Nul autre que Bob Morane, ce héros légendaire, ne pouvait mieux faire connaître, par-delà les océans, le gigantisme des travaux exécutés. Pour le lancement de Terreur à la Manicouagan, une conférence de presse sous la présidence d’honneur de Guy Daufresne de la Chevalerie et de René Lévesque, alors ministre des Richesses naturelles, se tient à Montréal le vendredi 2 avril 1965 au siège social d’Hydro-Québec, boulevard Dorchester14. Marabout lance au même moment L’Encyclopédie en couleurs de la minéralogie. C’est le président d’Hydro-Québec, Jean-Paul Lessard, qui accueille les 200 invités, dont l’ambassadeur de Belgique, des consuls, des présidents de société et des hauts membres du clergé, ce qui démontre bien l’importance que l’on attache au lancement de ces deux volumes. On peut également reconnaître des personnages très connus comme père Ambroise Lafortune et le comédien Michel Noël. Immédiatement après la présentation, l’équipe de Chez Miville de Radio-Canada procède à un enregistrement pour clôturer cette réception.
Numérisation: Pierre Rousseau - © 2020
Archives Pierre Rousseau
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