dimanche 31 janvier 2021

Philosophie - Dictionnaire philosophique (Voltaire)

Dictionnaire philosophique

Voltaire

Garnier-Flammarion, Paris, 1964.

382 pages.



Numérisation: Pierre Rousseau - © 2021
Archives Pierre Rousseau
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Science-fiction/Anticipation - La voie martienne

La voie martienne

Isaac Asimov

Éditions J'ai lu, 1978 (1955), 870.

256 pages.



Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
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samedi 30 janvier 2021

Science-fiction/Anticipation - Le secret des XII

Le 30 janvier 1963, je notais dans mon journal:

«Lit un livre d'aventure fiction de l'espace intitulé Le secret des XII»

Le secret des XII

Jean de la Hire

Éditions André Jaeger, (1954), 8.

222 pages.



Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
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vendredi 29 janvier 2021

Science-fiction/Anticipation - Dans le torrent des siècles

Dans le torrent des siècles

Clifford D. Simak

Éditions J'ai lu, 1973, 500.

320 pages.



Quatrième de couverture

Clifford D. Simak est né aux États-Unis le 3 août 1904 à Millville, Wisconsin. Il a grandi dans la ferme de ses parents où il a acquis le goût de la poésie de la nature. Il fut instituteur, puis journaliste, avant de devenir un des plus célèbres écrivains américains du moment.

Voilà vingt ans qu'Asher Sutton est parti dans l'espace. Même son vieil ami, Christopher Adams, ne s'attend plus à son retour.

Or, un soir, un inconnu se présente à Adams et lui dit venir du futur. Il annonce le retour imminent de Sutton et demande qu'on l'abatte à vue.

Effectivement, peu après, Asher Sutton revient sur Terre dans un astronef hors d'état de voler, sans air, sans vivres, sans combustible.

Qu'est-il arrivé à Sutton pendant ces vingt années d'absence ? Pour­quoi les hommes du futur veulent-ils l'empêcher à tout prix de publier son livre ? Un livre qu'il n'a jamais envisagé d'écrire d'ailleurs...

Et, de toutes façons, il y a déjà longtemps qu'Asher Sutton est mort.

Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
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Science-fiction/Anticipation - Demain les chiens

Demain les chiens

Clifford D. Simak, 

Éditions J'ai lu, (1978), 373.

320 pages.



Quatrième de couverture

Qu'est-ce que l'homme ?

Qu'est qu'une cité ?

Qu'est-ce que la guerre ?

Voilà les questions que les chiens se posent, le soir à la veillée, après avoir écouté des contes fascinants mettant en scène ces mots magiques mais devenus incompréhensibles. L'homme fut-il réellement le compagnon du chien avant que celui-ci accède à l'intelligence ? Disparut-il un jour pour une autre planète en lui abandonnant la Terre ? « Non, répondent les chiens savants, l'homme ne fut qu'un mythe créé par des conteurs habiles pour expliquer le mystère de notre origine. »

Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
Archives Pierre Rousseau
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Science-fiction/Anticipation - Le pêcheur

Le pêcheur

Clifford D. Simak

Éditions J'ai lu, Paris, (1975), 609.

320 pages.



Dans mon journal: «Lu le 18 décembre 1979».

Quatrième de couverture

Finalement les fusées étaient trop lentes. Mieux valait confier l'exploration spatiale à des hommes aux pouvoirs télékinésiques prononcés. Leurs facultés psi leur permettaient, sans se déplacer corporellement, de projeter leur esprit jusqu'aux étoiles. Leur centre, surnommé l'Hameçon, commercialisait ensuite les idées et les techniques que les explorateurs avaient rapportées des planètes lointaines.

Lorsque Shepherd Blaine ramène une entité extra-terrestre qui a pénétré son esprit, il sait que, dans un tel cas, l'Hameçon ne prend pas de risque : on supprime l'explorateur qui n'est plus totalement humain. Il lui faut fuir mais, hors de l'Hameçon, les hommes doués de facultés psi sont massacrés par la foule qui a peur d'eux.

Shepherd Blaine est donc perdu. Toutefois Blaine n'est plus seul désormais, une entité aux pouvoirs inconnus l'habite...

Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
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jeudi 28 janvier 2021

Journaux et périodiques - Revue Planète 29

Dans mon journal, j'écrivais le 15 juillet 1966:

«Soir: rue Sainte-Catherine. Librairie Ménard (encore coupon?) 2 livres: «Planète 29» et «Fables» de Lafontaine.»


Malheureusement, je n'ai plus cette revue, puisque j'ai vendu ma collection. Le 7 avril 1988, j'écrivais  mon journal :

«Vendus boîtes de livres 60 $ dont Revues Planète !»

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Mes écrits Idées - Popirismes et autres négativismes

Écrit le 24 juillet 1994: Popirismes et autres négativismes.


Numérisation: Pierre Rousseau - © 2020
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Mes écrits Idées - Individualisme et conscience sociale

Mes écrits Idées: Individualisme et conscience sociale, au début des années 1980. Avec un sous titre: «Pour une éthique de l'individu et de la société».






Numérisation: Pierre Rousseau - © 2020
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mercredi 27 janvier 2021

Mes écrits Poésie - Nostalgie de l'enfance

Écrit au début des années 1970. Peut-être avec l'idée d'en faire une chanson.


Numérisation: Pierre Rousseau - © 2020
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mardi 26 janvier 2021

Sciences et techniques - L'homme, cet inconnu

L'homme, cet inconnu

Alexis Carrel

Librairie Plon, Paris, 1967 (1935).

Coll. «Livre de poche encyclopédique», 145-446.

448 pages.


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Soucoupes volantes - J'ai vu des soucoupes-volantes

J'ai vu des soucoupes-volantes

Bordeleau, Henri

Éditions du jour, 1966.

128 pages.



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Mes écrits Idées - Rues AZ (Montréal)

Idée d'un livre sur les rues de Montréal: Rues AZ (27 novembre 1992).


Numérisation: Pierre Rousseau - © 2020
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lundi 25 janvier 2021

Science-fiction/Anticipation - Tarrano le conquérant

Tarrano le conquérant

Ray Cummings

Hachette, 1963 (1930), «Le rayon fantastique», 115.

240 pages



Quatrième de couverture

Au 25ème siècle, la vertigineuse volonté de puissance qui l'anime, a fait d'un obscur subalterne vénusien, Tarrano, le conquérant de deux mondes, Vénus et Mars.

Enivré de lui-même, il entreprend, par des moyens ultrascientifiques d' « intoxication » des foules et d'assassinat des gouvernants, de soumettre la Terre à sa domination.

Tarrano réussit à s'emparer de la fameuse machine du Docteur Brende, et enlève Elsa, la fille de l'inventeur assassiné, pour laquelle il s'est pris d'une violente passion.

Mais la promesses de la vie éternelle dont la possession de la machine le rend maître et dispensateur, assure-t-elle sa victoire finale ?

...Victoire que devrait couronner l'amour éternel qu'il entend obtenir d'Elsa.

Dans la lutte qui passe bientôt de la Terre sur Vénus, sera-t-il jusqu'au bout Tarrano-le-Conquérant ?

Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
Archives Pierre Rousseau
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dimanche 24 janvier 2021

Littérature française - Villon, œuvres poétique

Villon, œuvres poétiques

Garnier Flammarion, Paris, 1965, 52.

192 pages.



Notes et soulignements de lecture


XVI
 [...]
 Soie sur pied ou soie en bière:
 Les monts ne bougent de leurs lieux,
 Pour un pauvre, n'avant, n'arrière. 50

XXII
  Je plains le temps de ma jeunesse,
 (Ouquel j'ai plus qu'autre galé,
 Jusqu'a l'entree de vieillesse),
 Qui son partement m'a celé.
 Il ne s'en est a pied allé,
 N'a cheval; helas! et comment don?
 Soudainement s'en est volé,
 Et ne m'a laissé quelque don. 52


XXVI
 Bien sais, se j'eusse étudié
 Ou temps de ma jeunesse folle,
 Et a bonnes meurs dedié,
 J'eusse maison et couche molle!
 Mais quoi? je fuyoie l'écolle,
 Comme fait le mauvais enfant...
 En écrivant cette parole,
 A peu que le cœur ne me fend. 53

XXIX
 Ou sont les gracieux galants
 Que je suivoie au temps jadis,
 Si bien chantants, si bien parlants,
 Si plaisants en faits et en dits?
 Les aucuns sont morts et roidis;
 D'eux n'est-il plus rien maintenant:
 Repos aient en paradis,
 Et Dieu sauve le remenant! 54

XXXV
 Pauvre je suis de ma jeunesse,
 De pauvre et de petite extrace.
 Mon pere n'ot onc grand richesse.
 Ne son aïeul, nommé Orace.
 Pauvreté tous nous suit et trace.
 Sur les tombeaux de mes ancêtres,
 Les ames desquels Dieu embrasse,
 On n'y voit couronnes ne sceptres. 56

XXXVI
 De pauvreté me guermentant,
 Souventes fois me dit le coeur:
 «Homme, ne te doulouse tant
 Et ne demene tel douleur,
 Se tu n'as tant qu'eut Jacques Coeur.
 Mieux vaut vivre sous gros bureau
 Pauvre, qu'avoir été seigneur
 Et pourrir sous riche tombeau!» 57

XXXVIII
 Si ne suis, bien le considère,
 Fils d'ange, portant diademe
 D'etoile ne d'autre sidere.
 Mon pere est mort, Dieu en ait l'ame!
 Quant est du corps, il gît sous l'ame...
 J'entends que ma mère mourra,
 Et le sait bien, la pauvre femme,
 Et le fils pas ne demourra. 57

XXXIX
 Je congnois que pauvres et riches,
 Sages et fous, pretres et lais,
 Noble, vilains, larges et chiches,
 Petits et grands, et beaux et laids,
 Dames a rebrasses collets,
 De quelconque condition,
 Portant attours et bourrelets,
 Mort saisit sans exception. 58

XL
 Et meure Paris et Helene.
 Quiconque meurt, meurt a douleur.
 Telle qu'il perd vent et haleine,
 Son fiel se creve sur son cœur,
 Puis sue, Dieu sait quelle sueur!
 Et n'est qui de ses maux l'allege:
 Car enfants n'a, frere ne sœur,
 Qui lors vousît être son pleige. 58

XLI
 La mort le fait fremir, palir,
 Le nez courber, les veines tendre,
 Le col enfler, la chair mollir,
 Jointes et nerfs croître et étendre.
 Corps femenin, qui tant es tendre,
 Poly, souef, si précieux,
 Te faudra il ces maux attendre?
 Oui, ou tout vif aller es cieux. 58

 Dans Ballade des dames du temps jadis:

 Mais ou sont les neiges d'antan! 59

 Dans Ballade des seigneurs du temps jadis:

 [...]
 Ou est Claquin, le bon Breton?
 Ou le comte Dauphin d'Auvergne,
 Et le bon feu duc d'Alençon?...
 Mais ou est le preux Charlemaigne! 60

 Annotation dans la marge: N'emploie pas le mot «prince».

Dans Ballade en vieil langage françois:

[...]
Autant en emporte ly vens.
[...] 61

XLII
Moi, pauvre mercerot de Rennes,
Mourrai je pas? Oui, se Dieu plaît;
 Mais que j'aie fait mes étrennes,
 Honnête mort ne me desplaît. 62

Annotation dans la marge: «Je plains le temps de ma jeunesse.» p. 52 Contradiction.

Dans Les regrets de la belle heaumière:

XLVII
Annotation dans la marge: La belle heaumière regrette sa beauté maintenant qu'elle est vieille. 64, puis, à la page 66, annotation dans la marge: de belle elle est devenue laide.
Dans DOUBLE BALLADE:
Pour ce, amez tant que voudrez,
 Suivez assemblees et fêtes,
Annotation dans la marge: 
[...]
David le roi, sage prophetes,
 Crainte de Dieu en oublia,
[...] 72

Annotation dans la marge: page 62; femmes qui perdent parfois des hommes forts.

LXVII
[...]
Et rend vessies pour lanternes. 74

LXXXV
 Premier, je donne ma pauvre ame
 A la benoite Trinité,
 Et la commande a Notre Dame,
 Chambre de la divinité;
 Priant toute la charité
 Des dignes neuf Ordres des Cieux,
 Que par eux soit ce don porté
 Devant le trône précieux. 80

Annotations dans la marge: il y a plus sérieux que dans (le) lois; 1e item: son âme au ciel.

Dans Ballade pour prier Notre Dame:

Annotation dans la marge: Sa mère qui parle 83

CXI
 Item, a l'Orfevre de bois,
 Donne cent clous, queues et têtes,
 De gingembre sarrasinois,
 Non pas pour accoupler ses boetes,
 Mais pour joindre culs et quoettes,
 Et coudre jambons et andouilles,
Tant que le lait en monte aux tettes
 Et le sang en devale aux couilles 94
 Dans la marge: un ?

CXXII
[...]
Elle est une mauvaise ordure. 98

CXXIV
[...]
Je donne l'envers de mes bouges,
 Pour tous les matins les torcher:
S'il fût archevêque de Bourges,
De cendal eût, mais il est cher. 98

Dans Ballade et oraison:

[...]
Prince, il n'eût sû jusqu'a terre cracher;
 Toujours crioit: «Haro!, la gorge m'ard.»
 Et si ne sût onc sa seuf étancher
 L'ame du bon feu maître Jean Cotard. 100

Annotation dans la marge: Contraire

Dans Ballade de la grosse Margot:

[...]
Et au réveil, quand le ventre lui bruit,
Monte sur moi, que ne gâte son fruit. 118

CLV
Item, rien aux Enfants trouves;
 Mais les perdus faut que console. 120

[...]
Dans Belle leçon aux enfants perdus (X devant le titre):

CLVI
«Beaux enfants, vous perdez la plus
 Belle rose de vo chapeau;
 Mes clercs près prenants comme glus;
 Se vous allez à Montpipeau
 Ou a Ruel, gardez la peau:
 Car pour s'ébattre en ces doux lieux,
 Cuidant que vausît le rappeau,
 La perdit Colin de Cayeux. 121

CLVII
 «Ce n'est pas un jeu de trois mailles,
 Ou va corps, et peut-être l'ame.
 Qui perd, rien n'y sont repentailles,
 Qu'on ne meure a honte et diffame;
 Et qui gagne, n'a pas a femme
 Dido, la roine de Carthage.
 L'homme est donc bien fol et infame,
 Qui, pour si peu, couche tel gage. 121

CLVIII
 «Qu'un chacun encore m'écoute!
 On dit, et il est verité,
 Que charterie se boit toute,
 Au feu l'hiver, au bois l'été.
 S'argent avez, il n'est enté;
 Mais le dépendez tôt et vite.
 Qui en voyez vous herité?
 Jamais mal acquît ne profite. 122

CLXIV
 Or ils sont morts, Dieu ait leurs ames!
 Quant est des corps, ils sont pourris.
 Aient été seigneurs ou dames,
 Souef et tendrement nourris
 De crème, fromentee ou riz,
 Leurs os sont declines en poudre,
 Auxquels ne chaut d'ébat, ne ris.
 Plaise au doux Jesus les absoudre! 125

Dans Chanson :

 Au retour de dure prison,
 Où j'ai laissé presque la vie,
 Se Fortune a sur moi envie,
 Jugez s'elle fait meprison!
 Il me semble que, par raison,
 Elle dût bien être assouvie,
 Au retour.
 Se si pleine est de déraison,
 Qui veuille que de tout dévie;
 Plaise a Dieu que l'ame ravie
 En soit lassus, en sa maison,
 Au retour! 127

CLXXVII
 Item, veuil qu'autour de ma fosse
 Ce que s'ensuit, sans autre histoire,
 Soit écrit en lettre assez grosse,
 Et qui n'auroit point d'écritoire,
 De charbon soit ou pierre noire,
 Sans en rien entamer le plâtre:
 Au moins sera de moi memoire
 Telle qu'il est d'un bon folâtre. 131

Dans Épitaphe et rondeau:

(En majuscules dans le texte)

CY GÎT ET DORT EN CE SOLIER,
QU'AMOUR OCCIT DE SON RAILLON,
UN PAUVRE PETIT ÉCOLIER,
QUI FUT NOMMÉ FRANÇOIS VILLON.
ONCQUES DE TERRE N'EUT SILLON.
IL DONNA TOUT, CHASCUN LE SAIT:
TABLE, TRÉTEAUX, PAIN, CORBILLON.
GALANTS DITES EN CE VERSET:
REPOS ETERNEL, DONNE A CIL,
SIRE, ET CLARTE PERPETUELLE,
QUI VAILLANT PLAT NI ECUELLE
N'OT ONCQUES, N'UN RIEN DE PERSIL.
IL FUT RES,M CHEF, BARBE ET SOURCIL,
COMME UN NAVET QU'ON RET OU PELE.
REPOS ETERNE DONNE A CIL.
RIGUEUR LE TRANSMIY EN EXIL
ET LUI FRAPPA AU CUL, LA PELLE,
NON OBSTANT QU'IL DÎT: «J'EN APPELLE!»
QUI N'EST PAS TERME TROP SUBTIL.
REPOS ETERNEL DONNE A CIL. 132

CLXXVIII
 Item, je veux qu'on sonne a branle
 Le gros beffroy qui est de verre;
 Combien qu'il n'est cœur qui ne tremble,
 Quand de sonner est a son erre.
 Sauvé a mainte bonne terre,
 Le temps passé, chacun le sait:
 Fussent gens d'armes ou tonnerre;
 Au son de lui tout mal cessoit. 133

 CLXXIX
 Les sonneurs auront quatre miches;
 Et se c'est peu, demi douzaine;
 Autant n'en donnent les plus riches,
 Mais ils seront de Saint Etienne.
 Volant un homme de grand peine:
 L'un en sera; quand j'y regarde,
 Il en vivra une semaine.
 Et l'autre? Au fort, Jean de la Garde. 133
 
CLXXX
 Pour tout ce fournir et parfaire,
 J'ordonne mes executeurs,
 Auxquels fait bon avoir affaire,
 Et contentent bien leurs detteurs.
 Ils ne sont pas mout grands vanteurs,
 Et ont bien de quoi, Dieu mercis!
 De ce fait seront directeurs.
 Ecris: je t'en nommerai six. 133

À la page 156, le mot Cassandre est encerclé, avec un X dans la marge.

Dans Épitre à mes amis:

 Ayez pitié, ayez pitié de moi,
 A tout le moins, si vous plaît, mes amis!
 En fosse gis, non pas sous houx ne mai,
 En cet exil ouquel je suis transmis
 Par Fortune, comme Dieu l'a permis.
 Filles, amants, jeunes gens et nouveaux,
 Danseurs, sauteurs, faisants les pieds de veaux,
 Vifs comme dards, agus comme aguillon;
 Gousiers tintants clair comme cascaveaux,
 Le laisserez là, le pauvre Villon?
 Chantres chantants a plaisance, sans loi,
 Galants, riants, plaisants en faits et dits,
 Courants, allants, francs de faux or, d'aloi,
 Gens d'esperit, un petit étourdis,
 Trop demourez, car il meurt entandis.
 Faiseurs de lais, de motets et rondeaux,
 Quand mort sera, vous lui ferez chaudeaux.
 Ou gît, il n'entre éclair ne tourbillon:
 De murs epais on lui a fait bandeaux.
 Le laisserez la, le pauvre Villon?
 Venez le voir en ce piteux arroi,
 Nobles hommes, francs de quarts et de dix,
 Qui ne tenez d'empereur ne de roi,
 Mais seulement de Dieu de paradis;
 Jeuner lui faut dimenches et merdis,
 Dont les dents a plus longues que râteaux;
 Après pain sec, non pas après gâteaux;
 En ses boyaux verse eau a gros bouillon;
 Bas en terre, table n'a ne tréteaux.
 Le laisserez là, le pauvre Villon?
 Princes nommés, anciens, jouvenceaux,
 Impetrez moi graces et royaux sceaux,
 Et me montez en quelque corbillon.
 Ainsi le font, l'un a l'autre, pourceaux,
 Car, ou l'un brait, ils fuient a monceaux.
 Le laisserez là, le pauvre Villon? 157

Dans Ballade de la fortune:

 Fortune fus par clercs jadis nommee,
 Que toi, François, crie et nomme murtriere.
 Qui n'es homme d'aucune renommee
 Meilleur que toi, fais user en plâtriere,
 Par pauvreté, et fouïr en carriere,
 S'a honte vis, te dois tu doncques plaindre?
 Tu n'es pas seul; si ne te dois complaindre.
 Regarde et voi de mes faits de jadis,
 Maints vaillans homs par moiu morts et roidis,
 Et n'es, ce sais, envers eux un souillon.
 Apaise toi, et mets fin en tes dis.
 Par mon conseil prends tout en gré, Villon!
 Contre grands rois je me suis bien animee,
 Le temps qui est passé ça en arrière:
 Priame occis et toute son armee;
 Ne lui valut tour, donjon, ne barriere.
 Et Hannibal demoura il derriere?
 En Carthage par Mort le fis atteindre;
 Et Scipion l'Afriquan fis éteindre;
 Jules Cesar au Senat je vendis;
 En Egypte Pompee je perdis;
 En mer noyai Jason en un bouillon;
 Et une fois Rome et Romains ardis.
 Par mon conseil prends tout en gré, Villon!
 Alissandre, qui tant fis de hemee,
 Qui voulut voir l'étoille poussiniere,
 Sa personne par moi fut envlimee;
 Alphasar roi, en champ, sur sa banniere,
 Rué jus mort. Cela est ma maniere,
 Ainsi l'ai fait, ainsi le maintendrai:
 Autre cause ne raison n'en rendrai.
 Holofernes, l'idolâtre maudis,
 Qu'occit Judith (et dormoit entandis!)
 De son poignard, dedans son pavillon;
 Absalon, quoi? en fuyant pendis.
 Par mon conseil prends tout en gré, Villon!
 
 Pour ce, François, écoute que te dis:
 Se rien pusse sans Dieu de Paradis,
 A toi n'autre ne demourroit haillon,
 Car pour un mal, lors j'en feroie dix.
 Par mon conseil prends tout en gré, Villon! 163

L'épitaphe de Villon(en forme de ballade):

(Que feit Villon pour luy et ses compagnons, s'attendant estre pendu avec eulx.) Note: pas dans Garnier Flammarion


 Frères humains qui après nous vivez,
 N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
 Car, se pitié de nous pauvres avez,
 Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
 Vous nous voyez ci attachés cinq, six:
 Quant de la chair, que trop avons nourrie,
 Elle est pieça devoree et pourrie,
 Et nous, les os, devenons cendre et pouldre.
 De notre mal personne ne s'en rie;
 Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

 Se freres vous clamons, pas n'en devez
 Avoir dédain, quoi que fumes occis
 Par justice. Toutefois, vous savez
 Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis;
 Excusez nous, puis que sommes transis,
 Envers le Fils de la Vierge Marie,
 Que sa grace ne soit pour nous tarie,
 Nous preservant de l'infernale foudre.
 Nous sommes morts, ame ne nous harie,
 Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

 La pluie nous a bués et lavés,
 Et le soleil dessechés et noircis;
 Pies, corbeaux, nous ont les yeux cavés,
 Et arraché la barbe et les sourcils.
 Jamais, nul temps, nous ne sommes assis;
 Puis ca, puis la, comme le vent varie,
 A son plaisir sans cesser nous charrie,
 Plus becquetés d'oiseaux que dés a coudre.
 Ne soyez donc de notre confrerie,
 Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!

 Prince Jesus, qui sur tous a maîtrie,
 Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie:
 A lui n'ayons que faire ne que soudre.
 Hommes, ici n'a point de moquerie;
 Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre! 165

Dans Louange et requête à la cour de parlement (en forme de ballade):

 Tous mes cinq sens, yeux, oreilles et bouche,
 Le nez, et vous, le sensitif, aussi,
 Tous mes membres ou il n'y a reprouche,
 En son endroit un chacun die ainsi:
 «Souveraine Cour, par qui sommes ici,
 Vous nous avez gardé de déconfire.
 Or, la langue seule ne peut souffire
 A vous rendre suffisantes louanges;
 Si parlons tous, fille du Souverain Sire,
 Mere des bons, et sœur des benoits anges!»
 Cœur, fendez vous, ou percez d'une broche,
 Et ne soyez, au moins, plus endurci
 Qu'au desert fut la forte bise roche
 Dont le peuple des Juifs fut adouci;
 Fondez larmes, et venez a merci;
 Comme humble cœur qui tendrement soupire,
 Louez la Court, conjointe au Saint Empire,
 L'heur des François, le confort des étranges,
 Procreee lassus ou ciel empire,
 Mere des bons, et sœur des benoits anges!
 Et vous, mes dents, chacune si s'éloche;
 Saillez avant, rendez toutes merci,
 Plus hautement qu'orgue, trompe, ne cloche,
 Et de mâcher n'ayez ores souci;
 Considerez que je fusse transi,
 Foie, poumon et rate, qui respire;
 Et vous, mon corps, que vil êtes et pire
 Qu'ours ne pourceau qui fait son nid es fanges,
 Louez la Cour, avant qu'il vous empire,
 Mère des bons, et sœur des benoits anges!
 Prince, trois jours ne veuillez m'écondire,
 Pour moi pourvoir et aux miens adieu dire;
 Sans eux argent je n'ai, ici n'aux changes,
 Cour triomphant, fiat, sans me dédire,
 Mère des bons, et sœur des benoits anges! 167

Numérisation: Pierre Rousseau - © 2019
Archives Pierre Rousseau
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samedi 23 janvier 2021

Littérature française - Les confessions 2 (Rousseau)

Les confessions 2

Jean-Jacques Rousseau

Garnier-Flammarion, 1968, 182.



Notes et soulignements de lecture

Le jeu n'est que la ressource des gens ennuyés. 57

Venez, Sophie... Elle était horrible. Venez, Cattina... Elle était borgne. Venez, Bettina... La petite vérole l'avait défigurée. 59

Mais, au moment que j’étais prêt à me pâmer sur une gorge qui semblait pour la première fois souffrir la bouche et la main d'un homme, je m'aperçus qu'elle avait un téton borgne. Je me frappe, j'examine, je crois voir que ce téton n'est pas conforme comme l'autre. Me voilà cherchant dans ma tête comment on peut avoir un téton borgne; et, persuadé que cela tenait à quelque notable vice naturel, à force de tourner et retourner cette idée, je vis clair comme le jour que dans la plus charmante personne dont je pusse me former l'image, je ne tenais dans mes bras qu'une espèce de monstre, le rebut de la nature, des hommes et de l'amour. 65

[...]; mais de quoi je n'ai pu me consoler, je l'avoue, c'est qu'elle n'ait emporté de moi qu'un souvenir méprisant. 67

Je travaillai ce discours d'une façon bien singulière, et que j’ai presque toujours suivie dans mes autres ouvrages. Je lui consacrais les insomnies de mes nuits. Je méditais dans mon lit à yeux fermés, et je tournais et retournais mes périodes dans ma tête avec des peines incroyables; puis, quand j'étais parvenu à en être content, je les déposais dans ma mémoire jusqu'à ce que je pusse les mettre sur le papier : mais le temps de me lever et de m'habiller me faisait tout perdre, et quand je m'étais mis à mon papier il ne me venait presque plus rien de ce que j'avais composé. 100

Je ne trouvai plus rien de grand et de beau que d'être libre et vertueux, au-dessus de la fortune et de l'opinion, et de se suffire à soi-même. 104

[...] vu qu'il en coûte peu de prescrire l'impossible quand on se dispense de le pratiquer. 105

[...] un père dénaturé. J'ai pu me tromper, mais non m'endurcir. Si je disais mes raisons, j'en dirais trop. Puisqu'elles ont pu me séduire, elles en séduiraient bien d'autres : je ne veux pas exposer les jeunes gens qui pourraient me lire à se laisser abuser par la même erreur. Je me contenterai de dire qu'elle fut telle, qu'en livrant mes enfants à l'éducation publique, faute de pouvoir les élever moi-même, en les destinant à devenir ouvriers et paysans, plutôt qu'aventuriers et coureurs de fortunes, je crus faire un acte de citoyen et de père; et je me regardai comme un membre de la république de Platon. Plus d'une fois, depuis lors, les regrets de mon cœur m'ont appris que je m'étais trompé; mais, loin que ma raison m'ait donné le même avertissement, j'ai souvent béni le ciel de les avoir garantis par là du sort leur père, et de celui qui les menaçait quand j'aurais été forcé de les abandonner. 105 Dans la marge: ses enfants

Une autre chose y contribuait encore. Jeté malgré moi dans le monde sans en avoir le ton, sans être en état de le prendre et de m'y pouvoir assujettir, je m'avisai d'en prendre un à moi qui m'en dispensât. Ma sotte et maussade timidité que je ne pouvais vaincre, ayant pour principe la crainte de manquer aux bienséances, je pris pour m'enhardir, le parti de les fouler aux pieds. Je me fis cynique et caustique par honte; j'affectai de mépriser la politesse que je ne savais pas pratiquer. Il est vrai que cette âpreté, conforme à mes nouveaux principes, s'ennoblissait dans mon âme, y prenait l'intrépidité de la vertu [...] 117

Pour être toujours moi-même, je ne dois rougir en quelque lieu que ce soit d'être mis selon l'état que j'ai choisi : mon extérieur est simple et négligé, mais non crasseux ni malpropre; la barbe ne l'est point en elle-même, puisque c'est la nature qui nous la donne, et que, selon les temps et les modes, elle est quelquefois un ornement. 127

Du faible au fort, ce serait voler; du fort au faible, c'est seulement s'approprier le bien d'autrui. 136

Outre cela, quoique paresseux, j'étais laborieux cependant quand je voulais l'être, et ma paresse était moins celle d'un fainéant que celle d'un homme qui n'aime à travailler qu'à son heure. 156 Dans la marge: un X

Au lieu de commencer à m'arranger dans mon logement, je commençai par m'arranger pour mes promenades, et il n'y eut pas un sentier, pas un talus, pas un bosquet, pas un réduit autour de ma demeure, que je n'eusse parcouru dès le lendemain. 158

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Que d'écarts on sauverait à la raison, que de vices on empêcherait de naître si l'on savait forcer l'économie animale à favoriser l'ordre moral qu'elle trouble si souvent! Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière, les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme; par conséquent tout nous offre mille prises presque assurées, pour gouverner dans leur origine les sentiments dont nous nous laissons dominer. 163

Le plaisir n'est point une chose qui dépende de la volonté. J'étais sûr de mon cœur, ce m'était assez. 176

Cet homme rare, l'honneur de son siècle et de son espèce, et le seul peut-être, depuis l'existence du genre humain, qui n'eut d'autre passion que celle de la raison, ne fit cependant que marcher d'erreur en erreur dans tous ses systèmes, pour avoir voulu rendre les hommes semblables à lui, au lieu de les prendre tels qu'ils sont, et qu'ils continueront d'être. Il n'a travaillé que pour des êtres imaginaires, en pensant travailler pour ses contemporains. 177

[...] s'ils savaient tous les soins que j'ai pris en ma vie pour qu'on ne pût jamais me dire avec vérité dans mes malheurs: tu les a bien mérités. 179

Je n'avais plus de projet pour l'avenir qui pût amuser mon imagination; il ne m'était pas même possible d'en faire, puisque la situation où j'étais était précisément celle où s'étaient réunis tous mes désirs : je n'en avais plus à former, et j'avais encore le cœur vide. Cet état était d'autant plus cruel [...] 179

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Voltaire, en paraissant toujours croire en Dieu, n'a réellement jamais cru qu'au Diable, puisque son Dieu prétendu n'est qu'un être malfaisant qui, selon lui, ne prend de plaisir qu'à nuire. L'absurdité de cette doctrine, qui saute aux yeux, est surtout révoltante dans un homme comblé des biens de toute espèce, qui, du sein du bonheur, cherche à désespérer ses semblables par l'image affreuse et cruelle de toutes les calamités dont il est exempt. 184

[...] et finit par me donner une descente que j'emporterai ou qui m'emportera au tombeau. Telle a été la seule jouissance amoureuse de l'homme du tempérament le plus combustible, mais le plus timide en même que peut-être la nature ait jamais produit. Tels ont été les derniers beaux jours qui m'aient été comptés sur la terre: ici commence le long tissu des malheurs de ma vie, et l'on verra peu d'interruption. 203

[...] le meilleur des hommes [...] 279

Comment se peut-il qu'un enfant même intimide un homme que le pouvoir des rois n'a pas effrayé? 300

[...] de commun avec les plus insipides romanciers, qui suppléent à la stérilité de leurs idées à force de personnages et d'aventures. Il est aisé de réveiller l'attention, en présentant incessamment et des événements inouïs et de nouveaux visages, qui passent comme les figures de la lanterne magique: mais de soutenir toujours cette attention sur les mêmes objets, et sans aventures merveilleuses, cela certainement est plus difficile; et si, toute chose égale, la simplicité du sujet ajoute à la beauté de l'ouvrage, les romans de Richardson, supérieurs en tant d'autres choses, ne sauraient, sur cet article, entrer en parallèle, avec le mien. Il est mort, cependant, je le sais, et j'en sais la cause; mais il ressuscitera. 315

[...] mais mon penchant naturel est d'avoir peur des ténèbres: je redoute et je hais leur air noir; le mystère m'inquiète toujours; il est par trop antipathique avec mon naturel ouvert jusqu'à l'imprudence. L'aspect du monstre [...] 334

[...] mais si j'entrevois de nuit une figure sous un drap blanc, j'aurai peur. Voilà donc mon imagination, qu'allumait ce long silence, [...] 335

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Je n'y voulais pas laisser un poil d'herbe sans analyse [...] 416 Dans la marge: un X (Flora Petrinsularis)

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